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Tribune de Laurence Peyraut : "3,2,1... décollage !"

06.02.24
2024 sera une année riche d’enjeux importants pour les entreprises du médicament. Mon souhait pour cette nouvelle année : mettre la confiance au cœur. Confiance des entreprises dans le pays pour leur apporter un équilibre économique compétitif, confiance des patients dans notre capacité à leur fournir le traitement dont ils ont besoin et confiance de la société en démontrant notre sens des responsabilités (social, sociétal et environnemental). Pour construire une France de la santé forte dans une Europe forte. Ce sera ma boussole. Place aux actes.

La confiance c’est aussi la crédibilité. Les chiffres m’interpellent. Nous sommes une industrie qui prévient les maladies, qui soigne, qui guérit grâce à tous nos traitements et pourtant qui stagne à 62% de confiance dans les sondages auprès des Français (Ipsos). C’est un défi que je souhaite aussi relever.

Mais nous sommes un secteur challengé à plusieurs niveaux. Nous devons faire face à des difficultés d’accès et de financement des médicaments dans un contexte marqué par l’émergence de tensions nationales et internationales. Nous devons en parallèle accélérer toutes les transitions écologiques, sociales et sociétales. Nous avons aussi un enjeu pour attirer les nouvelles générations.

C’est le sens de la nouvelle feuille de route 2024-2026 du Leem que nous avons dévoilée hier à la presse et qui portent des propositions claires et fortes. Elle repose sur trois grands axes :

 

  1. L’accès et la souveraineté sanitaire pour répondre avant tout aux enjeux immédiats des pénuries et ce de manière concertée. Nous avons des propositions sur la table : élargissement de l’outil TRACStocks, bon usage des médicaments, campagne de prévention... C’est notre responsabilité et notre urgence. L’accès c’est aussi, accélérer l’arrivée des innovations d’aujourd’hui sur le territoire en augmentant par exemple la présence de patients Français dans les essais cliniques. Mais il faudra aussi anticiper l’arrivée de nouveaux traitements. Ce sera possible grâce à l’outil d’horizon scanning qui donnera une visibilité sur les nouveaux traitements et donc sur les nouveaux parcours de soins. Les anticiper nous permettra de prévoir une nouvelle économie de la santé. Pour cela nous aurons besoin d’un nouvel accord cadre qui permet d’encadrer notre nouvelle politique conventionnelle. L’accès c’est enfin, préparer les compétences de demain. La révolution thérapeutique induira une révolution des compétences. Nous devons nous y préparer.
     
  2. La soutenabilité économique pour nos entreprises en France. Je rappelle qu’elles sont 271 sur le territoire français, qui investissent dans la recherche et dans l’outil de production. Ce sont aussi plus de 100 000 collaborateurs et 16 000 recrutements en 2022. Nous devons construire des conditions favorables à ces entreprises. Quelque soit leur modèle, de celles qui innovent très en amont à celles qui produisent très en aval sur des produits matures. Comment ? En actionnant plusieurs leviers. La compétitivité d’abord, avec notamment la mise en œuvre des recommandations de la mission Borne. L’attractivité ensuite, pour bâtir la production de demain. En soutenant les entreprises dans leurs transitions pour les sites actuels. Mais aussi en rendant plus viable les conditions économiques des plus petites entreprises.
     
  3. La responsabilité qu’elle soit sociale, sociétale ou environnementale. C’est le socle de la confiance. C’est notre contrat social. La bonne nouvelle : des actions sont déjà en marche. Nous sommes structurés dans une démarche RSE qui s’appelle PACTES et qui compte aujourd’hui une quarantaine d’entreprises volontaires. D’ici 2026, je formule le souhait que 100 % de nos adhérents soient engagés dans cette démarche de transformation. Nous sommes en marche avec par exemple la signature d’un accord de branche unique en matière de décarbonation. Nous soutenons des grandes causes et bien sûr nous continuerons à le faire à travers notre Fondation (jusque-là appel à projets chaque année sur les cancers pédiatriques et l’innovation dans le parcours de soins) et Tulipe (en 2022, c’est 140 tonnes de produits distribués, 400 000 patients bénéficiaires dans 21 pays différents et 66 entreprises partenaires).
     

Tout cela doit se faire aussi dans un contexte Européen. Ça commence d’ailleurs dès maintenant avec la révision de la législation pharmaceutique européenne qui est en cours. Nous devons porter notre voix. C’est ce que j’appelle : une France forte dans une Europe forte.

Rien ne se fera sans méthode. La mienne : le dialogue. Je suis convaincue que c’est comme ça que pourrons avancer, en apportant une vision constructive et résolument optimiste.

Nos entreprises sont prêtes, pleines de compétences et d’énergies qui ne demandent qu’à être mobilisées pour permettre à la France de reconquérir sa place dans le champ de la santé.