Sociétal

1ère étude de fond sur le rapport des Français aux médicaments

01.05.11
82 % des Français font confiance aux médicaments : une étude qui bouscule un certain nombre de clichés.
1ère étude de fond sur le rapport des Français aux médicaments

Les Entreprises du Médicament (Leem) ont présenté aujourd’hui les résultats d’une des plus larges études jamais réalisées sur le rapport des Français aux médicaments. Cette enquête, intitulée « Observatoire sociétal du médicament »,  a été réalisée par TNS Sofres auprès de 2 023 personnes interrogées en face à face à leur domicile, fin janvier et début février 2011. La phase de recueil est intervenue dans un contexte particulier, quelques jours seulement après la remise du rapport de l’IGAS sur le Mediator et au moment de la publication par l’Afssaps d’une liste de médicaments sous surveillance. Cette étude sera renouvelée chaque année. Elle vise à mieux connaître et analyser la perception, les représentations et les comportements des Français face aux médicaments.
 
« A un moment charnière dans le rapport de l’opinion publique aux médicaments, nous avons souhaité entendre et comprendre les questions que se posent les Français, dans une démarche d’écoute et de transparence, explique Christian Lajoux, Président du Leem. Par rapport aux positions radicales qui ont pu être exprimées ces derniers temps, les résultats montrent que les Français ont une approche beaucoup plus nuancée du médicament et de ceux qui le découvrent et le fabriquent ».

Une confiance dans les médicaments qui reste très forte

82 % des Français font confiance aux médicaments, dont 16% tout à fait confiance.  Cette confiance est accrue lorsqu’ils sont délivrés sur ordonnance (94 %) ou remboursés (93 %). Prescription et prise en charge sont les 2 indicateurs d’efficacité les plus pertinents pour les Français.  
 
Autre signe de confiance, les Français associent les médicaments à des mots majoritairement positifs (63 % de la population), les deux premiers étant les termes « soin » et « guérison ». C’est particulièrement le cas pour les médicaments remboursés. Les produits sans ordonnance sont davantage associés à la notion de « soulagement » dans l’esprit du public.  
 
Les génériques sont considérés par les Français comme des médicaments, au même titre que les princeps, même si 27 % de la population considère – à tort – qu’ils n’ont pas la même efficacité.  
 
Des rapports paradoxaux avec l’industrie pharmaceutique, entre le progrès thérapeutique et l’économique
 
85 % des Français estiment que les entreprises du médicament jouent un rôle important, voire primordial, dans la découverte de nouveaux traitements. Par ailleurs, plus de deux Français sur trois pensent que les laboratoires réussiront à mettre au point, dans les années à venir, des traitements efficaces contre les maladies.

Par ailleurs, les Français entretiennent des rapports paradoxaux avec les entreprises du médicament.
D’un côté, ils reconnaissent l’utilité économique du secteur (pour 67 % d’entre eux, les entreprises du médicament sont une source importante d’emplois, et pour 55 % un des moteurs de la croissance économique). Mais, dans le même temps, ils questionnent le secteur sur cette logique économique : 80 % des Français estiment que les entreprises sont plus soucieuses de leurs bénéfices que des malades, et 76 % qu’elles ne font de la recherche que pour des médicaments rentables.

Information sur les médicaments : le médecin au premier plan

Les professionnels de santé sont la source d’information sur le médicament prescrit en qui les Français ont le plus confiance (93 %) : avec en tête le médecin (82 %) puis le pharmacien (57 %). Internet, lui, est une source de confiance pour seulement 6 % des Français. Toutefois, prescription ne rime pas toujours avec information : seuls 26 % des Français déclarent obtenir, auprès des médecins, toute l’information nécessaire sur les médicaments qui leur sont prescrits et 42 % de la population cherche par elle-même des informations (surtout sur les effets indésirables et les contre-indications).

Une attente des Français pour une meilleure compréhension du secteur

80% des Français considèrent que les entreprises du médicament communiquent mal sur leur activité et leur rôle dans la société. On peut y voir une attente forte à l’égard du secteur. Une attente qui renforce notre volonté de poursuivre la démarche de dialogue entreprise depuis plusieurs années auprès des parties-prenantes de la société.

Les enseignements que tire le Leem

« En dépit du contexte de défiance suscité par l’actualité récente, le médicament conserve le statut d’un produit qui soigne et qui guérit, analyse Christian Lajoux, Président du Leem.  A rebours des idées reçues,  les Français font preuve de responsabilité : une écrasante majorité (94 %) estime que les médicaments sont des produits actifs présentant certains risques, ce qui va dans le sens des messages de bon usage que porte le Leem. Il y a malgré tout une interrogation du public sur la nature même de nos entreprises qui évoluent dans un cadre économique et international, tout en assumant une mission de santé ».

Les autres résultats…

  • 79 % des Français trouvent que les médicaments sont de plus en plus pratiques à prendre, même si pour 74 % d’entre eux le conditionnement est trop souvent inadapté à la durée du traitement.  
  • 70 % des Français suivent leur traitement « à la lettre » et 25 % « à peu près ».
  • 86 % des Français qui prennent un médicament lisent la notice (44 % systématiquement)
  • 80 % des Français pensent qu’il y a trop de médicaments différents pour soigner les mêmes maladies et 64 % qu’il y a beaucoup de fausses innovations.
  • 42 % des Français déclarent prendre tous les jours des médicaments (très variable selon l’âge : 8% des 18-24 ans ; 83% des 65 ans et plus).  
  • Plus de 9 Français sur 10 estiment qu’on consomme trop de médicaments en France. Pourtant, 84 % considèrent que ce n’est pas leur cas.
  • A noter que 68 % des Français ne consultent pas de médecin quand ils se sentent malades : ils préfèrent se soigner avec ce qu’ils ont ou attendre que ça passe.