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Où en est la prise en charge du phénomène croissant des allergies ?

23.06.22
Le nombre de patients souffrant de poly-allergies a considérablement augmenté. En comparaison à des patients mono-allergiques, ils présentent un risque accru de développer un asthme sévère. Comment améliorer leur prise en charge ?

La proportion d’allergiques en France ne fait qu’augmenter depuis les années 1970.
Il existe des traitements efficaces, qui se heurtent cependant aux formes les plus sévères. Pour ces cas les plus graves, les stratégies thérapeutiques ciblées apportent de nouveaux espoirs.

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La proportion d’allergiques en France ne fait qu’augmenter depuis les années 1970.
Il existe des traitements efficaces, qui se heurtent cependant aux formes les plus sévères. Pour ces cas les plus graves, les stratégies thérapeutiques ciblées apportent de nouveaux espoirs.

Chiffres

24,5 % des Français souffrent d’une rhinite allergique

30 % des rhinites non traitées évoluent vers un asthme.

Contexte

● L’allergie est une réaction inadaptée de notre système immunitaire, qui va s’attaquer à des molécules inoffensives faisant partie de son environnement : les allergènes (pollens, acariens, animaux, moisissures, plantes, certains aliments ou médicaments, etc.).
Pour que l’allergie se déclenche, deux conditions sont nécessaires : une prédisposition génétique et une exposition à la substance allergène.

● Les manifestations de l’allergie sont différentes selon l’âge et le type d’allergène : chez les tout-petits, le premier signe d’un terrain allergique est l’apparition d’une dermatite atopique, une forme d’eczéma. Ces enfants ont plus de risques de développer une allergie, qu’elle soit alimentaire ou respiratoire.

● Les allergies respiratoires sont les plus fréquentes chez l’enfant et l’adulte. Elles regroupent principalement l’asthme et la rhinite.
Principaux responsables : les pollens, mais aussi les acariens, les poils d’animaux domestiques et les moisissures. Les allergies alimentaires sont de plus en plus fréquentes et peuvent être croisées avec les allergies aux pollens.

● En raison de sa fréquence et de son impact important sur la qualité de vie, la rhinite allergique représente un véritable souci de santé publique. En effet, elle peut être la source de troubles du sommeil, d’absentéisme scolaire, d’arrêt de travail…
Par ailleurs, 30 % des rhinites non traitées évoluent vers un asthme. Or ce dernier, lorsqu’il est sévère, est directement associé à plus de 60 000 hospitalisations et près de 900 décès par an. En outre, la maladie altère considérablement la qualité de vie.

● Les traitements des allergies sont symptomatiques (antihistaminiques et corticoïdes). Pour certains allergènes, il est possible d’envisager la désensibilisation en administrant des extraits allergéniques sur une période prolongée.

Enjeux

● Le nombre de patients souffrant de poly-allergies, c’est-à-dire allergiques à plusieurs allergènes, a considérablement augmenté, entraînant une complexification de leur prise en charge.
Comparativement à des patients mono-allergiques, les poly-allergiques, notamment alimentaires et respiratoires, présentent un risque accru de développer un asthme sévère.
Plus préoccupant, le risque de choc anaphylactique alimentaire est également plus élevé chez les patients asthmatiques que chez les patients seulement allergiques alimentaires non asthmatiques.

● L’observance est estimée à environ 50 % chez l’enfant asthmatique et diminue avec l’âge pour atteindre environ 30 % chez l’adolescent et les adultes. Favoriser l’observance est un enjeu important dans la maladie allergique.

● L’augmentation rapide de ces maladies nécessite d’explorer les différents mécanismes possibles.
L’hypothèse hygiéniste relie la modification du microbiote intestinal et respiratoire à la diminution de la biodiversité de notre environnement, cette modification entraînant une rupture de notre tolérance.
Des études ont également mis en évidence un lien entre le stress subi lors de la grossesse et le développement d’allergies ultérieures chez l’enfant par des mécanismes épigénétiques.
La pollution atmosphérique (intérieure comme extérieure) est également pointée du doigt. Elle démultiplierait le potentiel allergisant des grains de pollens ou diminuerait le seuil de réactivité des muqueuses nasales aux allergènes

Nos Actions

● Les entreprises du médicament agissent pour faciliter la prise des médicaments.
Ainsi, pendant longtemps, la désensibilisation se faisait par injections sous-cutanées. Elles ont développé la voie sublinguale, moins contraignante et mieux tolérée, sous forme de gouttes et plus récemment de comprimés.

● Elles développent de nouvelles stratégies thérapeutiques, telles que les thérapies ciblées à base d’anticorps monoclonaux, qui visent des médiateurs chimiques importants dans la physiopathologie de la maladie.
Ces nouvelles stratégies apportent des solutions aux personnes allergiques les plus sévèrement touchées.