Le médicament et sa mise au point
« Médicament service » : un modèle à créer ?
Il résulte de la fusion de la thérapie et du médicament avec ce qui permet de l’injecter ou de l’administrer, et avec ce qui permet ensuite de mesurer et suivre le traitement, son efficacité et l’évolution des indicateurs clés de la pathologie du patient.
Le « médicament service » permettra de placer le patient au cœur du système de santé.
C'est le nombre de "leviers" qui devront être actionnés en parallèle du travail de construction du modèle du "médicament service" par les entreprises du médicament.
● Avec le « médicament » service, les patients sont toujours plus connectés avec l’amont et l’aval de leur traitement. Très concrètement, des patients atteints de diabète peuvent aujourd’hui suivre, sur leurs équipements connectés, leur glycémie en direct.
● Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration a approuvé en 2017 l’autorisation de mise sur le marché d'un médicament prescrit dans le cadre du traitement de la schizophrénie et des troubles bipolaires, muni d’un capteur ingérable à l’intérieur du comprimé permettant aux médecins de savoir si la prise médicamenteuse a eu lieu et d’améliorer ainsi l’observance thérapeutique.
● En France, la société Diabeloop a développé un pancréas artificiel.
Il est constitué d’une pompe, qui se présente sous la forme d’un patch à coller sur le bras, et d’un capteur, placé au niveau de l’abdomen.
Les informations sur la glycémie sont transmises via Bluetooth à un smartphone sophistiqué et personnalisé. Il analyse le taux de sucre circulant dans le sang pour pouvoir adapter automatiquement la dose d’insuline nécessaire, qui est administrée par la pompe.
● Le « médicament service » est un levier essentiel pour accroître la valeur des traitements en vie réelle. Il va notamment jouer en faveur d’une meilleure observance au traitement et diminuer le risque d’échec thérapeutique.
● Pour délivrer des offres allant au-delà des médicaments seuls, afin d’améliorer la prise en charge des maladies chroniques notamment, les laboratoires devront développer des offres de services (telles que des programmes d’observance, des programmes nutritionnels, des aides à la gestion du stress...), en partenariat avec d’autres acteurs du domaine de la santé.
● Le modèle du « médicament service » reste à construire. Il doit être fonctionnel pour le patient, économique pour les acteurs industriels et de services, collectif pour sa prise en charge.
Il dépasse les frontières des métiers existants, soulève des questions éthiques (usage des datas), réglementaires (avec des approches aujourd’hui spécifiques pour les médicaments, les dispositifs médicaux, les logiciels...), et de partage de la valeur entre les acteurs économiques.
● Les entreprises du médicament travaillent à la construction du modèle du « médicament service ».
Quatre leviers devront être actionnés :
1. celui de la collaboration et de l’apprentissage entre acteurs très différents dans leurs approches, modèles économiques, horizons temporels ;
2. celui de l’intégration des comportements du patient utilisateur dans la construction des solutions santé intégrées (approche de type « design thinking ») ;
3. celui de la recherche d’une amélioration très importante de l’efficacité thérapeutique, pour une approche personnalisée ;
4. celui de l’implémentation et de la prise en charge demain de ces solutions « au long cours » par les professionnels de santé (et les impacts associés pour la formation des intervenants, le rôle des pharmaciens…).