Communiqués de presse
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L’image des entreprises du médicament en France – Quel impact de la crise Covid ?

08.12.21
Principaux enseignements de l’étude IPSOS sur la réputation du secteur menée auprès de ses différentes parties prenantes.

 

 

Cette étude a été réalisée par Ipsos en septembre et octobre 2021, auprès de différentes parties prenantes des entreprises du médicament :

  • Professionnels de santé : échantillons représentatifs de 193 médecins généralistes, de 203 médecins spécialistes hospitaliers et de 203 pharmaciens d’officine
  • Grand Public : 2 000 personnes issues d’un échantillon national représentatif de la population française, avec un zoom supplémentaire sur les jeunes de 17 à 23 ans (200) pour analyser plus particulièrement l’attractivité du secteur
  • Elus : 211 élus nationaux et locaux dont 10 députés, 100 maires/adjoints/conseillers de villes de plus de 100 000 habitants et 101 conseillers régionaux / départementaux
  • Salariés du secteur : 1017 collaborateurs ont répondu au questionnaire envoyé par le Leem aux différentes entreprises adhérentes du LEEM

Tous ont été interrogés online, à l’exception des élus joints par téléphone avec un questionnaire raccourci.

L’année 2021 a tout particulièrement mis sur le devant de la scène les entreprises du médicament, dont l’image sort renforcée grâce à leur rôle prépondérant dans la lutte contre la pandémie. Les indicateurs de confiance dans le secteur, tout comme dans le médicament et le vaccin en général, sont en hausse, mais ne sauraient cacher des enjeux d’image structurels du secteur comme la lutte contre les pénuries ou la poursuite de l’intérêt général.

L’actualité du secteur, déjà marquée par la pandémie de Covid-19 en 2020, notamment autour de la recherche d’un vaccin contre le Covid-19, continue d’être soutenue en 2021. Interrogés sur ce qui les a marqués au sujet des entreprises du médicament pendant cette crise du Covid-19, les différentes parties prenantes se montrent globalement positives.

  • En premier lieu est saluée la rapidité de développement du vaccin, ainsi que la collaboration entre les différents laboratoires et les organismes de recherche.
  • Mais on relève aussi des mentions négatives, relatives notamment aux profits engendrés et au retard de la France, voire à son absence, dans la course au vaccin ;
  • Les autres sujets, plus couramment évoqués à propos du secteur (manque de transparence, pénurie de médicaments…), sont réduits à portion congrue dans ces évocations spontanées, probablement occultés par l’actualité Covid.
  • A noter que les élus sont ceux qui émettent le plus de critiques sur différent sujets : le manque de souveraineté sanitaire de la France, le fait qu’il n’y ait pas de vaccin français, le manque d’anticipation et d’information sont les critiques les plus fréquentes (mais très largement minoritaires toutefois).

Cette mise en avant du secteur, couplée à son action pendant la crise Covid, jugée favorablement (60% du Grand Public estiment que les entreprises du médicament ont été efficaces pour gérer la crise sanitaire, 84% des médecins généralistes, 86% des médecins spécialistes hospitaliers, 81% des pharmaciens et 93% des salariés) a engendré un renforcement de son image :

  • L’utilité du secteur n’est plus à démontrer (plus de 90 % pour l’ensemble des parties prenantes, allant de 91% pour le Grand Public, en hausse de 3 points par rapport à octobre 2020, jusqu’à 100% pour les pharmaciens et les salariés du secteur).
  • La confiance à son égard se consolide : elle gagne 10 points auprès du Grand Public en 2 ans (passant de 52% en novembre 2019 à 62 % en octobre 2021) et 15 points un en an auprès des élus (72%). Elle reste très forte auprès des professionnels de santé (90% des médecins, 96% des pharmaciens) et des salariés (94%). La confiance du Grand Public et des élus dans le secteur reste toutefois en deçà de celle d’autres secteurs comme l’aéronautique, le BTP ou l’automobile. Et il faut aussi noter que certains secteurs à la traîne en termes d’image, ayant également été mis en avant pendant la crise du Covid, voient également la confiance à leur égard se renforcer au sein du Grand Public : c’est le cas de la grande distribution (+21 pts en 2 ans, de 35% à 56%), de l’agro-alimentaire (+19 pts, de 38% à 57%) ou encore de la banque/assurance (+11 pts, de 35% à 46%), même si ces trois secteurs restent en-deça de l’industrie pharmaceutique.
  • L’image s’améliore très nettement auprès du Grand Public, partant d’un niveau faible en 2019 (seulement 28 % d’image positive à l’époque, pour 41 % en 2021) et des élus (39% seulement d’image positive en 2020, 67% aujourd’hui). Auprès des professionnels de santé et des salariés du secteur, traditionnellement plus positifs à l’égard du secteur, l’image se renforce également (72% pour les généralistes, +2 pts par rapport à octobre 2020, 75% pour les spécialistes, +5 pts, 72% pour les pharmaciens, +6 pts et 90% pour les salariés, +6 pts). A noter qu’au sein du Grand Public, l’image des organismes publics de recherche a suivi la même évolution que celle des entreprises du médicament, et atteint désormais un niveau très élevé de 80%.

Les débats autour du vaccin, et en particulier du vaccin contre le Covid-19, ont été intenses en France, et l’on peut se demander au final, quel a été leur impact sur l’opinion. Ces débats n’ont pas entaché l’image du secteur, bien au contraire, ni la confiance dans la vaccination au sens large, qui en sort même renforcée :

  • La confiance dans les vaccins au sens large atteint ainsi un niveau jamais égalé avec 80 % de confiance au sein du Grand Public (+12 pts en un an, et 3 points au-dessus du précédent record de 2013), 96% auprès des élus (+9 pts) et 100 % ou presque auprès des professionnels de santé.
  • Le rapport bénéfices-risques des vaccins sur la santé penche très largement en faveur des bénéfices, pour l’ensemble des parties prenantes. Au sein du Grand Public, les plus réfractaires semblent les catégories populaires et les ruraux, qui restent davantage à convaincre.
  • Appelés à s’auto-qualifier, les Français sont 49% à se déclarer « pro-vaccin », 23% à être hésitants, mais seulement 6% « anti-vaccin ». 22% ne se positionnent pas. Là aussi, on retrouve davantage d’hésitants et chez les catégories populaires, de même que chez les femmes et les jeunes. Côté anti-vaccins, ils sont plus nombreux parmi les sympathisants de l’extrême droite (13% d’entre eux se déclarent anti-vaccins) et les jeunes (11% des 18-24 ans).
  • Concernant plus spécifiquement le vaccin contre le Covid-19, celui-ci recueille des niveaux de confiance légèrement en-deçà des vaccins en général, mais élevés voire très élevés tout de même : 71% de confiance pour le Grand Public (dont seulement 18% de tout à fait confiance), et plus de 90% pour les élus (92%), les médecins généralistes (95%), les médecins spécialistes hospitaliers (96%) et les pharmaciens (96%).

De façon détaillée, l’image du secteur sort renforcée en particulier sur les dimensions de contribution au progrès thérapeutique, de rôle joué dans l’amélioration de l’espérance de vie de même que sur la qualité et l’efficacité des médicaments. Ces sujets qui étaient déjà, avant la crise Covid-19, parmi les mieux notés, enregistrent des progressions de 4 points au sein du Grand Public (entre 73% et 75%) et de près de 9 points chez les élus (entre 94% et 95%). Les progressions au sein des professionnels de santé sont moins fortes, mais parce que ces perceptions étaient déjà très largement partagées (de 87% à 96%).

Par leur action pendant la crise Covid, les entreprises du médicament ont également travaillé les traits d’image qui leur étaient les moins favorables : à savoir, le fait de contribuer à l‘intérêt général (opinion partagée par 50% du Grand Public, en hausse de 4 points, et par 64% des élus, en hausse de 11 points) et de faciliter l'accès aux traitements et aux médicaments au plus grand nombre (56% du Grand Public, +5 pts et 64% des élus, +8 pts). Ces dimensions progressent moins chez les professionnels de santé, mais atteignent déjà des niveaux plus élevés.

Ces améliorations sont portées par un jugement très positif sur la mobilisation du secteur dans « la course au vaccin ». Ainsi, par exemple, plus de 2/3 des Français (68%) affirment avoir été impressionnés par les capacités et les efforts de recherche et développement des entreprises du médicament pour trouver un vaccin rapidement. Un chiffre qui monte à 87% pour les hospitaliers et à plus de 90% pour les autres professionnels de santé et les salariés.

Les progrès du secteur en termes d’image ne doivent toutefois pas cacher que certaines dimensions restent des défis à relever pour sa réputation sur le long terme : notamment les pénuries de médicaments (en particulier pour les pharmaciens), la « patient centricity », mais également les choix d’investissements et le fait d’œuvrer pour l'accès précoce des patients aux traitements innovants. Ces sujets sont donc primordiaux à adresser pour solidifier la réputation des entreprises du médicament auprès de leurs parties prenantes, au-delà de la crise Covid.

Par ailleurs, la souveraineté sanitaire de la France, peu questionnée avant la crise, fait désormais partie des préoccupations. Pour près de 80% des différentes parties prenantes du secteur, la crise du Covid-19 a été synonyme de prise de conscience de la dépendance de la France vis-à-vis des autres pays pour s’approvisionner en médicaments (un peu moindre chez les jeunes, à 69%). Aussi, seuls 28% des Français et 32% des élus pensent que la France investit suffisamment dans le secteur du médicament pour pouvoir faire face à une éventuelle prochaine crise sanitaire. Un doute partagé par les professionnels de santé (22% des généralistes, 30% des hospitaliers et 23% des pharmaciens) et les salariés (19%).

 

Résultats détaillés disponible sur www.leem.org

 

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