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Journée mondiale de la santé

05.04.24
Depuis 1950, le 7 avril est marqué par la Journée mondiale de la santé. Cette année le thème choisi par l’Organisation mondiale de la Santé est « Notre santé, nos droits ». Au moins 140 pays reconnaissent la santé comme un droit humain dans leur constitution, selon le Conseil de l’OMS sur l’économie de la Santé pour tous.

A l’occasion de cette journée, focus sur les inégalités en santé car quels que soient les maladies, les populations ou les indicateurs considérés, on observe des différences entre groupes sociaux, différences qui conditionnent l’accès aux soins.


Depuis la fin des années 1970, les hommes de 35 ans ont gagné 7 années d’espérance de vie et les femmes 5,5 années. Toutes les catégories sociales ont profité de ce progrès et les écarts entre les cadres et les ouvriers se sont maintenus. Les hommes cadres vivent en moyenne 6 ans de plus que les ouvriers dans les conditions de mortalité de 2009-2013. Chez les femmes, les inégalités sociales sont moins marquées, seuls 3 ans séparent l’espérance de vie des cadres et des ouvrières.1


L’espérance de vie à la naissance est de 85,2 ans pour les femmes et de 79,3 ans pour les hommes, des niveaux proches de ceux de 2021 et toujours inférieurs de 0,4 an à ceux de 2019. (bilan démographique de l’INSEE 2022)

Les enjeux

Si les tendances se confirment (vieillissement, comportements et modes de vie à risque, polluants, disparités socio-économiques élevées), on assistera :
      o    à une augmentation continue des patients en situation de pathologie chronique, y compris à des âges de plus en plus jeunes, à l’instar de la diffusion et de la banalisation des situations d’hypertension artérielle ;
      o    au développement des cas de multipathologies.

Ces décès précoces pourraient être évités par le dépistage et l’amélioration de la prise en charge médicale, mais également et surtout en amont, par des actions fortes sur les comportements et les situations à risque (conduite dangereuse, consommation excessive de tabac et d’alcool, surconsommation alimentaire, manque d’activité physique, métiers dangereux, état dépressif.). 


L’accès aux soins

 

-Le recours aux soins dépend d’un ensemble de facteurs économiques, sociaux et culturels liés entre eux.
L’accès au médecin généraliste est largement assuré, sauf à de rares exceptions. L’enjeu porte sur les soins spécialisés et coûteux, la prévention, ainsi que sur le délai d’accès aux soins.
La question se pose en particulier pour les soins dentaires et l’optique, qui représentent à eux seuls les trois quarts des renoncements pour raison financière.
De façon plus large, le recours aux soins – et notamment la prévention – dépend aussi de l’éducation à la santé et de l’information sur les risques et l’offre de soins au sein des catégories de populations qui en sont le plus éloignées.

 

-Le recours aux soins dépend aussi des capacités d’accès.
Elles peuvent être liées à l’information sur l’offre de soins (qui voir et où aller ?), inégale selon les milieux sociaux, ou à la distance aux lieux de soins.
La quasi-totalité de la population vit à moins de quinze minutes d’un généraliste, mais près d’un quart à plus de quinze minutes d’un ophtalmologue.
Dans ce domaine, vivre en milieu rural est un handicap certain mais l’absence de spécialistes est grande aussi dans certains territoires urbains (notamment en banlieue nord et est de Paris) où, rapportée à la population concernée, la densité médicale est faible.

-Enfin, l’accès est commandé par des barrières financières.
Les évaluations divergent quant à son niveau et la couverture des soins progresse, mais une partie de la population française renonce encore à des soins ou les repousse parce qu’elle n’en a pas les moyens.