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Journée mondiale contre l'obésité

04.03.21
Les maladies du foie vont-elles se multiplier ?

Si l’incidence des différentes hépatites diminue globalement, les médecins s’inquiètent de l’augmentation des cas de stéatose hépatique non alcoolique ou NASH, aussi appelée « maladie du foie gras ». Liée à une alimentation trop riche en sucres et en graisses, elle risque de se compliquer dans 30 % des cas environ.

 

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Chiffres

30 % environ des patients souffrant de NASH vont développer des lésions du foie pouvant mener à une cirrhose ou à un cancer (2)

5 % En Europe, c'est la part de la population que l'on estime souffrir de cette pathologie (10 % aux Etats-Unis), mais ces chiffres sont en constante augmentation.
En cause : une alimentation trop grasse et trop sucrée, sur fond de sédentarité, qui concerne une population de plus en plus étendue.

Contexte

Quelles sont les maladies affectant le foie ? Voici les plus courantes (1) :

●    L’hépatite A est une maladie infectieuse aiguë du foie, provoquée par un virus (VHA).
C’est l’hépatite virale la plus répandue dans le monde. Elle a provoqué un peu plus de 7 000 décès dans le monde en 2017, soit 0,5 % de la mortalité due aux hépatites virales. Elle est devenue rare en France en raison des progrès de l’hygiène.

●    L’hépatite B est une infection virale qui s’attaque au foie et peut entraîner une affection aiguë ou chronique de cet organe.
C’est l’une des maladies chroniques les plus fréquentes dans le monde : 257 millions de personnes vivent avec une hépatite B chronique dans le monde. Elle expose les personnes contaminées à un risque élevé de cirrhose et de cancer du foie.

●     L’hépatite C est aussi d’origine virale mais elle peut rester longtemps silencieuse.
Elle peut évoluer pendant dix, vingt ou trente ans avant que de graves complications n’apparaissent. Plus de 70 millions de personnes vivent avec une hépatite C dans le monde.
C’est la seule maladie virale chronique que l’on peut désormais guérir grâce aux médicaments.

●  L’hépatite D est une infection virale dont la prévention passe par la vaccination contre l’hépatite B. Entre 15 et 20 millions de personnes sont concernées dans le monde.

●    L’hépatite E est due à un virus transmis le plus souvent par le biais d’une eau contaminée. C’est en Asie qu’elle est la plus fréquente.

●     L’ictère (jaunisse) est une maladie du foie due à un excès de bilirubine (pigment jaune) dans le sang. La peau et le blanc des yeux prennent une teinte jaunâtre.

●     Les angiomes du foie sont des tumeurs bénignes qui se développent à partir des vaisseaux sanguins du foie.

●    La stéatose hépatique non alcoolique ou NASH, aussi appelée « maladie du soda », est causée par une surcharge en graisses des cellules du foie. Dans certains cas, elle peut évoluer vers une cirrhose, voire un cancer.
Son développement actuel accompagne celui du surpoids et de l’obésité dans de nombreux pays, tout particulièrement aux Etats-Unis.

●    La cirrhose du foie : elle est la conséquence de toute maladie hépatique chronique (hépatite virale, alcoolique…).
Chez un patient atteint d’une maladie du foie, un tissu cicatriciel remplace les cellules hépatiques endommagées : c’est la fibrose hépatique. On parle de cirrhose lorsqu’il existe dans tout le foie une quantité exagérée de tissu cicatriciel.

●    Le cancer du foie ou carcinome hépatocellulaire : il survient généralement sur des foies déjà endommagés par une maladie chronique.

 Enjeux

●    Le surpoids, l’obésité et la consommation d’alcool sont les principales causes des maladies hépatiques dans les pays occidentaux. Les lésions hépatiques induites par ces facteurs nutritionnels sont retrouvées à différentes fréquences et à différents niveaux de sévérité.

●    Chez les personnes atteintes d’une maladie hépatique liée à leur alimentation (NASH), métabolique chez 80 % des patients, cette pathologie est réversible. En revanche, chez 20 % des patients, la maladie évolue vers les stades plus sévères.

●     Des études récentes montrent l’existence d’une relation forte entre le microbiote intestinal et les pathologies hépatiques, en particulier dans celles qui sont liées à la consommation d’alcool. Elles suggèrent que le microbiote intestinal pourrait être une cible thérapeutique dans les maladies du foie.

●  Un autre enjeu réside dans l’insuffisance du dépistage de l’hépatite C. Le nombre de personnes vivant en France avec une hépatite C est estimé à 160 000, dont 75 000 ne seraient pas encore dépistées. C’est une perte de chance considérable.

Nos Actions

●    L’arrivée de nouveaux traitements – les antiviraux à action directe (AAD) – a bouleversé la prise en charge de l’infection par le virus de l’hépatite C.
Avec une efficacité élevée, une meilleure tolérance et des effets indésirables moindres, ces nouveaux traitements sont une véritable révolution thérapeutique et guérissent l’hépatite C. (4)

●     Aujourd’hui, plusieurs molécules sont en cours de développement dans le traitement de l’hépatite B et de l’hépatite D, et des résultats cliniques sont déjà disponibles.
Les nouveaux AAD présentent une haute efficacité : douze semaines après l’arrêt du traitement, l’ARN viral est indétectable dans plus de 80 % des cas.
Cependant, tous les patients ne répondent pas positivement à ces traitements. (4)

●     67 médicaments sont actuellement en développement contre les maladies du foie. (5)

 

    1. https://www.who.int/topics/hepatitis/fr/
    2. Paris NASH meeting, juillet 2018
    3. Interview avec le Pr Gabriel Perlemuter. Santé 2030.
    4. http://www.anrs.fr/fr/hepatites-B-C/recherche-clinique/les-priorites
    5. Chiffres ANRS, 2018.